Un fonds d'images possède en règle générale un passé, on parle alors d'existant.
Enrichi durant de longues années, élaboré et parfois bouleversé au gré des évolutions de l’entreprise, il est constitué d’un nombre considérable de documents dont certains sont obsolètes, d'autres difficilement exploitables.
Un projet de mise en réseau est lié à celui de la numérisation des images. Il faut alors s'interroger sur la nécessité de traiter en partie ou en totalité le fonds.
- Que faut-il numériser? (la totalité? le strict nécessaire?)
- Quelle est la part des images d’archives inutiles (anciennes activités ou produits disparus)?
- Quelle partie relève de l’imagerie historique relevant de la mémoire fondatrice de l’entreprise (devra-t-elle être intégrée dans un plan de numérisation?).
De ces réponses et le choix de la qualité de la numérisation dépendront les coûts et le temps nécessaires à cette opération assurée soit en interne, soit par un prestataire professionnel.
Quelques critères de sélection d'images
Technique
- Un Ekta dégradé mais unique est encore utilisé => une opération de retouche lors de la numérisation est alors à envisager, des surcoûts sont à prévoir.
- Des formats d’images inférieurs à celui imposé aujourd’hui. Faut-il numériser des images produites “sur l’instant” pour un besoin ponctuel et d’une qualité insuffisante (issues d’appareils jetables, d’appareils numériques bas de gamme et de téléphones portables!)?
Sémantique
- Un produit présent dans le catalogue ou supprimé
- Une campagne de publicité en cours, ou bien ancienne
- Un visuel reportage ou produit intéressant mais intégrant l’ancien logotype de l’entreprise : rejet ou retouche pour intégrer le nouveau logo?
- Reportage montrant une personne clé de l’entreprise, mais montrant des confrères moins désirés!
Quelques conseils
- Des images connues et déjà plusieurs fois publiées doivent êtres numérisées, car elles seront réclamées, à moins de communiquer sur les visuels de remplacement. Ne pas les intégrer à la mise en ligne provoquera des remarques négatives et retardera la reconnaissance du nouvel outil dans l’entreprise.
- Sans parler de profusion, la sélection d’images doit être assez large pour permettre à l’utilisateur une certaine liberté de choix. L’interrogation d’une base de données aboutit à un résultat à l’écran en offrant une sélection variée et non l'unique document officiel. Ce type de réponse est frustrant pour la plupart des utilisateurs (communication corporate, RP, publicité).
- Mettre en ligne des documents aux contenus riches mais aux caractéristiques techniques limitées est incontournable, car si la sélection est trop sévère pour des images techniquement médiocres mais déjà utilisées, elles n'apparaîtront pas lors des premières recherches. Elles seront réclamées, voir utilisées de toute façon. Le service sera alors contourné!
Le meilleur moyen de contrôler et d’optimiser les flux d’images dans l’entreprise est la prise en compte de tous les besoins. Donc, il est impératif d’intégrer des visuels réalisés parfois de manière exotique tout en communiquant leurs limites d’utilisation au niveau de la fiche documentaire : prises de vues numériques médiocres, nouvelle version disponible de meilleure qualité!
On le voit, la sélection d’images à numériser nécessite beaucoup de sensibilité et de connaissance des futurs utilisateurs.
Par ailleurs, la mise en réseau augmentant sensiblement le nombre d'utilisateurs, on devra progressivement cerner le profil des usagés au fils des commandes et demandes de téléchargements. Les contenus devront évoluer en conséquence.
Si la sélection de départ doit être relativement large, nous devons cependant avoir conscience de la nécessité d’effectuer progressivement un allégement du fonds numérique après une période que l’on pourrait appeler “période de communication, de séduction et de rodage”!
Cet "affinement" de la base de données est parfois lourd à gérer, mais l'amélioration de la pertinence du fonds sera perçue comme une forte plus-value aux yeux des utilisateurs.
copyright Daniel Hennemand