LA GESTION DE LA COULEUR

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Le nombre d’intervenants dans la production de l’image : de la prise de vue à l’impression, a considérablement augmenté depuis une dizaine d’années. Les photographes, les graphistes et les maquettistes interviennent progressivement dans la fabrication de l’image : la micro-édition, les logiciels sophistiqués, les scanners et autres imprimantes ont données à chacun les moyens de visualiser, de modifier et de fabriquer des documents et leurs épreuves de contrôles correspondantes.

La chaîne traditionnelle et restreinte constituée du photographe, du photograveur et de l’imprimeur s’est enrichi de nouveaux intervenants; chacun aujourd’hui peut agir concrètement sur le document. À la collaboration rodée depuis des décennies entre les trois premiers cités, est venu se substituer un échange plus ou moins chaotique entre chacun des nouveaux venus.

Une des causes de dysfonctionnement est la faiblesse des moyens mis à notre disposition pour visualiser et contrôler la couleur sur tous les nouveaux périphériques : entre autres, les moniteurs d’ordinateurs et les imprimantes.

Certaines sources produisent des documents en trois couleurs, certaines autres les interprètent en quatre.

L’univers colorimétrique “trois couleurs” étant beaucoup plus étendu et riche que celui du “quatre couleurs”, tout ceci participe à une disparité de résultats donc à un manque de fiabilité des couleurs au niveau du produit fini : que ce soit au niveau d’un écran pour le produit multimédia ou du feuille de papier pour les impressions offset.

Les iconographes des rédactions dans la presse peinent à juger de la qualité d’un document provenant d’une agence sur un écran non étalonné. La validation des visuels sur des écrans standard par les chefs de produits au niveau marketing sont sources de déconvenues.

Document créé, retouché, numérisé par l’agence, document visualisé sur un écran banalisé au niveau d’une rédaction. Dans ces conditions, quel crédit à accorder au rendu du visuel : luminosité, contraste et équilibre des couleurs? Des outils sont développés et des travaux de normalisation sont menés pour fiabiliser cette chaîne de l’image. Sommairement, cela consiste à donner à chacun les moyens de se référer à une norme, une charte en quelque sorte, ceci à tous les niveaux : source, visualisation, numérisation, retouche, fabrication d’un nouvel Ekta (shoot), photogravure, épreuvage, impression.

Les “profils colorimétriques” représentent un des moyens mis à notre disposition. Ils permettent de tenir compte des insuffisances et du manque de linéarité de chacun des organes intervenant dans la chaîne, soit en addition, soit en soustraction, en modifiant les informations colorimétriques de façon à maintenir en lecture, comme en écriture, un résultat le plus fidèle possible par rapport aux données initiales.

Seule la mise en place d'une chaîne cohérente étalonnée, intégrant la gestion de ces profils, garantira une production fiable.

copyright Daniel Hennemand

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