Une entreprise n’a pas de passé, elle n’a qu’un avenir !

C’est ce que me disait fraternellement le plus sérieusement du monde, Christian G., DirCom de la filiale française d’une grande compagnie américaine. Je lui ai demandé ce qu’il voulait dire par là, et aussitôt, mon client m’expliqua qu’à son arrivée à la tête de ce département, il avait fait détruire avec plaisir et conviction les archives que son prédécesseur avait consciencieusement sauvegardé : éléments de communication interne et externe.

Je venais de rédiger, à sa demande, un cahier des charges pour la réorganisation du service photothèque. Ensuite, nous avons fait recruter une documentaliste et développé un produit de gestion. Enfin, nous avons traité plus de 55 000 Ektas pour n’en retenir que 5 000 à l’ouverture du nouveau service.

Cette anecdote remonte à quinze ans. Je me demande si les archives ont plus de crédibilité dans cette entreprise aujourd’hui.  Est-ce dans l’air du temps ? Je ne le crois pas, hélas. Je pense souvent au taux de rejet de notre sélection, serais-je aussi intransigeant aujourd’hui ? Je pense que oui; qu’en déduire ? Comment convaincre de l’utilité de la mémoire visuelle dans notre ère de tourmente ? Comment gérer à la fois la sélection « valide et pertinente » mise en réseau et les archives que nous tentons de protéger ? L’entreprise a-t-elle les moyens de gérer d’une manière autonome cette pérennité ?

"Les refusés", Salon des indépendants, Grand-Palais, Paris, 1975 - Photo Daniel Hennemand

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