La sauvegarde de nos documents numériques est indispensable, nous le savons tous. Le dire c’est bien, le faire évidemment c’est mieux, mais pourquoi faut-il toujours affirmer la supériorité d’une solution sur telle autre, celle des disques durs par exemple? Les constructeurs feraient-ils du lobbying?
Bien-sûr, les supports optiques vieillissent tous hélas, la seule précaution à prendre est de les surveiller, qui le fait réellement, en dépit de nos beaux conseils. Mais pour ce qui est des disques durs, nous rencontrons de semblables avanies et mon cimetière de disques externes s’accroît d’année en année! Heureusement, nous avons dorénavant à notre disposition des offres accessibles de sauvegarde distante. Ce n’est pas la panacée, mais cela nous permet de mixer les solutions.
En fait, l’essentiel est d’obéir à deux préceptes :
- L’enregistrement des données doit être dédoublé en des lieux différents,
- Toute procédure de sauvegarde doit être automatisée.
La double copie
Quelque soit la solution adoptée, personne n’est à l’abri d’un accident. Inutile de gloser sur la fiabilité d’une solution ou d’une autre, aucune ne garantira une fiabilité totale; y compris les solutions en ligne. Il faut donc être prêt en cas d’effacement à recopier nos données corrompues ou effacées. Nous avons alors un devoir d’historisation des sauvegardes que maîtrisent bien les archivistes; connaître la date et l’état de la dernière version sauvegardée. Pour une sauvegarde sur disque, nous pouvons réaliser des volumes référencés d’une manière incrémentale et recopier le ou les derniers si un incident survient; ou la totalité, s’il s’agit d’une panne de disque dur ou de la déficience d’un hébergeur*. Il faut savoir que l’état des copies sera toujours décalée quelle que soit la solution, il faut donc pouvoir mesurer l’écart – le delta – entre la source et la sauvegarde. Dans le cas d’un hébergement en ligne, connaître ce « delta » perdu est plus délicat et doit faire appel à des techniques plus poussées.
L’automatisation des procédures
Aucune bonne résolution ne résiste au temps, il faut donc combattre notre incurable étourderie en confiant la gestion des sauvegardes à un automate, qu’il soit en ligne comme Carbonite, ou résidante, comme la solution intégrée Time Machine d’Apple. Sinon, nos recopies seront rapidement différées, donc à brève échéance dangereusement incomplètes.
Ces lignes veulent rappeler qu’une bonne organisation est bien plus importante que tous les commentaires sur la fiabilité et l’avenir de telle ou telle solution. Il est vrai que notre monde réclame des certitudes, mais hélas, outre l’avenir très incertain des protocoles de gestion des périphériques et des standards d’enregistrement de nos photographies, il est impossible honnêtement de prétendre à leur pérennisation sans faille.
Notre création dématérialisée dans cet univers numérique nous fait prendre des risques, sachons limiter les incidents en nous organisant au mieux. C’est un nouveau tour de main indispensable à la protection de nos archives.
*Les opposants à ces solutions prisent à rappeler ce type d’incidents extrêmement rares comme celui survenu chez Digital Railroad qui a dû cesser rapidement ses activités.
Daniel Hennemand, v1.1
Mots-clefs : contrôle, numérique, sauvegarde, sécurité