Garantir le respect des droits grâce aux métadonnées
La semaine dernière, lors d’une formation en organisation de photothèque, j’ai dû répondre à la fameuse question de la diffusion sécurisée des images de consultation et sur l’utilité des fichiers en « basse définition avec filigrane ». Me voici obligé de dire qu’à mon sens, ces protections devenaient désuètes devant la profusion des sources et des moyens de diffusion. Mieux valait enrichir les fichiers diffusés de métadonnées informant sur le sens de l’image, sur l’identité et les coordonnées des ayants droit.
« Basse définition » ne signifie rien sinon une intention datant de l’imprimerie pour prévenir toute exploitation non consentie. Cela correspondant généralement à un fichier de « faible poids », ou encore de « petites dimensions » avec une « résolution écran », c’est-à-dire, de 72 dpi*. Détail important, nous évoluons, non plus dans un monde où la communication se fait par papier et encre interposés, mais plus fréquemment par les réseaux, …enfin via Internet. Donc, une image « basse définition » peut permettre largement d’afficher un document sur un écran d’ordinateur, le nouveau papier ! Par conséquent, défenseurs de tous les fonds d’archives, sachez que les fichiers basse définition ne sont pas si bas que cela et il vous faudrait réduire encore ces « faibles poids » pour sécuriser encore plus et donc montrer moins encore.
Quant aux filigranes, à une période où je voyais passer quantité de maquettes, j’ai toujours considéré qu’étudier une proposition graphique constellée de logos d’agences était à rejeter. Donc, exit les filigranes de « sécurité ». Voir ci-dessus un résultat significatif sur un résultat de Google Images : Une seule vignette sur quarante comporte un filigrane.
Et puis, les hasards du butinage m’ont conduit ce matin sur le site de l’indispensable et honorable IMEC**. La page “IMEC images » affiche un bandeau changeant de couples d’images, sans légende et un texte énonçant les conditions d’obtention de documents : Phase 1 : nous pouvons obtenir certains document en « basse définition » avec filigrane après demande et acceptation. Phase 2 : le document en haute définition, après signature de la commande et des CGV. Phase 3 : paiement d’une facture et fourniture d’un justificatif après publication ; règlement très professionnel.
Les deux photographies anonymes de portraits copiés à la volée représentent pour l’une, un homme beau et mature en tons sépias, l’autre une vue en noir et blanc d’un vieillard semblant surpris à sa table de travail entre deux murailles de livres entassés. Ouverts dans Photoshop, les deux fichiers se sont montrés « vides », entendez sans métadonnées, donc anonymes tant sur le plan documentaire – signifiant – que juridique – identités des ayants droit et du gestionnaire du fonds d’archives – . Passés au crible de Google Image, en trente secondes, j’ai pu identifier les deux grands hommes. Il s’agissait pour le premier de Louis Althusser et pour le second, d’Henri Berr. Voir plus bas les deux copies d’écran des résultats.
Il me semble que nous devons faire des propositions intégrant mieux les techniques en place depuis quinze ans. Promouvoir le patrimoine et montrer des images en offrant un catalogue en ligne avec des fichiers sécurisés riches de métadonnées.
Nous avons le devoir, j’en ai conscience, de rassurer les ayants droit lors de la mise en place de ces projets de valorisation, donc apportons des garanties, gérons systématiquement les métadonnées, même si les informations « embarquées » sont effaçables, comme disait un confrère consultant dans un grand soucis de pédagogie destructrice !
Je me demande bien comment peut-on fournir un justificatif pour une édition électronique
Daniel Hennemand
v1.2
* Ddpi : « dot per inches » : nombre de points inscrits dans un intervalle de un pouce/2,54 cm. Deux données sont nécessaires : dimensions et résolution ou par ex., poids et résolution.
** IMEC : Institut Mémoires de l’édition contemporaine
Mots-clefs : droit de l'image, fichier riche, image, métadonnée, sécurité