La maîtrise des droits d’accès à la photothèque
La maîtrise des droits d’accès à la photothèque
L’image numérique a initié un mouvement de transformation en profondeur de l’économie de la photographie en permettant au plus grand nombre une visibilité planétaire de leur production. Hier, le livre et la presse offraient aux photographes professionnels la reconnaissance de milliers de lecteurs et progressivement la notoriété. Désormais, la diffusion et les échanges entre des millions d’internautes donnent à chaque photographe amateur une popularité minimum quelque soit son talent et en dépit de tout statut de créateur. Tous sont vus, beaucoup sont remarqués, certain accèdent à la popularité et font commerce de leur production par l’entremise des agences photos décidées à s’ouvrir aux nouveaux auteurs. Cette évolution bouleverse le système économique de l’image, choque les professionnels qui ne sont pas prêts à affronter cette concurrence. Celle-ci remet en question la valeur même de la photographie de commande, puisque ce phénomène atteint jusqu’aux donneurs d’ordre et modifie leur comportement dans des domaines où la réflexion et la réalisation d’une image adaptée étaient hier encore de rigueur.
A la fin du mois de juin, Getty Images communiquait sur son partenariat avec Flickr pour la création d’une nouvelle collection constituée d’une sélection d’images de qualité, « les pépites », issues du site communautaire lire. Le discours est simple : « sur les trois milliards de photographies réalisées théoriquement par des amateurs, il y aura forcément un pourcentage d’images de qualité. En apportant son savoir faire d’iconographe et de juriste, le numéro 1 mondial des agences d’illustration pourra valoriser cette nouvelle source de création. »
Flickr a créé à son tour une nouvelle entrée dans son moteur de recherche : « La collection Getty Images » et je crois savoir qu’il est prévu que chaque abonné à Flickr puisse bientôt soumettre ses œuvres à l’agence.
Getty Images communique aujourd’hui plus précisément sur un accord passé il y a un an avec Flickr. Il s’agit de la diffusion commerciale par le premier d’une sélection d’images provenant de l’immense gisement rassemblé par le second.
Flickr, on le sait, c’est 3 milliards d’images, l’editing réalisé par Getty, est constitué de quelques milliers de visuels, donc, quoi d’exceptionnel?
Ce qui fait du bruit dans le Landernau photographique, c’est encore cette superposition des comportements amateurs et professionnels; Flickr, gisement d’images théoriquement réalisées dans le cadre ludique des activités amateurs. Getty Images, numéro un mondial de la photographie d’illustration … professionnelle.