En 1979, je crois deux ans avant la commercialisation du CD audio. Je faisais un stage au département « Enregistrement des Signaux » du centre de recherche de Kodak-Pathé, à Vincennes.Lors d’une pause, nous échangions entre techniciens et ingénieurs de l’avancé technique représentée par le CD audio. Kodak faisait des recherches à l’époque sur l’enregistrement vidéo linéaire sur support magnétique et entretenait des relations avec le siège de Philips à Eindhoven.De retour du siège de la firme Hollandaise, un ingénieur brillant et mélomane nous avait rapporté une anecdote qui, trente ans après, donne du sel à compréhension des technologies.Le président de Philips venait de se voir présenter une toute nouvelle application destinée à l’enregistrement du son : une puce pouvant enregistrer une heure de musique sans aucun pièce en mouvement, ceci en pleine période d’élaboration du CD audio « tournant »!La chute de l’histoire rapportait une sentence sans appel : « Cachez moi ce machin pendant dix ans, ensuite, on verra! ».
Archive pour janvier 2009
Nouveau média, pérennité et marketing!
Lundi 19 janvier 2009Une entreprise n’a pas de passé, elle n’a qu’un avenir !
Mercredi 7 janvier 2009C’est ce que me disait fraternellement le plus sérieusement du monde, Christian G., DirCom de la filiale française d’une grande compagnie américaine. Je lui ai demandé ce qu’il voulait dire par là, et aussitôt, mon client m’expliqua qu’à son arrivée à la tête de ce département, il avait fait détruire avec plaisir et conviction les archives que son prédécesseur avait consciencieusement sauvegardé : éléments de communication interne et externe.
Je venais de rédiger, à sa demande, un cahier des charges pour la réorganisation du service photothèque. Ensuite, nous avons fait recruter une documentaliste et développé un produit de gestion. Enfin, nous avons traité plus de 55 000 Ektas pour n’en retenir que 5 000 à l’ouverture du nouveau service.
Cette anecdote remonte à quinze ans. Je me demande si les archives ont plus de crédibilité dans cette entreprise aujourd’hui. Est-ce dans l’air du temps ? Je ne le crois pas, hélas. Je pense souvent au taux de rejet de notre sélection, serais-je aussi intransigeant aujourd’hui ? Je pense que oui; qu’en déduire ? Comment convaincre de l’utilité de la mémoire visuelle dans notre ère de tourmente ? Comment gérer à la fois la sélection « valide et pertinente » mise en réseau et les archives que nous tentons de protéger ? L’entreprise a-t-elle les moyens de gérer d’une manière autonome cette pérennité ?