Archive pour la catégorie ‘archivage’

Le choix de transmettre ses images numériques

Jeudi 22 août 2013
Sauvegarder son patrimoine photographique numérique

Sauvegarder son patrimoine photographique numérique - Photo Daniel Hennemand

La photographie est fatalement numérique. Pour autant la littérature pouvant nous fournir une information fiable sur la sauvegarde de ces fichiers reste bien modeste. Les techniques d’archivage ne sont pas connues de tous, ni des créateurs s’interrogeant sur le devenir de leur production, ni de ceux susceptibles de les récupérer en héritage. Il faut donc organiser la transmission des fichiers. Sécuriser ce qui n’est pas « lisible à l’œil nu » reste complexe. Pour les photos de vacances de la famille, le conseil facile est toujours à considérer la confection d’albums d’images sur papier comme la seule garantie pour transmettre un héritage aux générations futures.
Cependant, les techniques d’archivage ne traitent pas en elles-mêmes le grand sujet de la mémoire numérique. La sauvegarde des images est bien plus complexe et soulève des questions d’ordre psychologique et intellectuel voir moral.

« You press the button, we do the rest. »

Lundi 12 août 2013
Palazzo Altemps, Rome, Italie - Photographie Daniel Hennemand 2012

Palazzo Altemps, Rome, Italie - Photo. Daniel Hennemand 2012

Le nouvel Observateur/Le Plus m’a demandé de rédiger ce mois-ci un article sur la photographie en vacances; observation des comportements, nécessité de trier et de sauvegarder sa production. En voici le contenu.
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Pourquoi les disques durs n’apportent-ils pas de solution fiable?

Samedi 4 mai 2013
Empilement de disques durs hors-services - Photographie Daniel Hennemand

Empilement de disques durs hors-services - Photo. Daniel Hennemand, 2013

La sauvegarde de nos documents numériques est indispensable, nous le savons tous. Le dire c’est bien, le faire évidemment c’est mieux, mais pourquoi faut-il toujours affirmer la supériorité d’une solution sur telle autre, celle des disques durs par exemple? Les constructeurs feraient-ils du lobbying?
Bien-sûr, les supports optiques vieillissent tous hélas, la seule précaution à prendre est de les surveiller, qui le fait réellement, en dépit de nos beaux conseils. Mais pour ce qui est des disques durs, nous rencontrons de semblables avanies et mon cimetière de disques externes s’accroît d’année en année! Heureusement, nous avons dorénavant à notre disposition des offres accessibles de sauvegarde distante. Ce n’est pas la panacée, mais cela nous permet de mixer les solutions.
En fait, l’essentiel est d’obéir à deux préceptes :
  • L’enregistrement des données doit être dédoublé en des lieux différents,
  • Toute procédure de sauvegarde doit être automatisée.
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Confier ses archives à un unique disque dur : scénario probable de crash

Samedi 12 mai 2012

Tentative empirique de récupération de documents numériques - Daniel Hennemand, 2012

Sylke est à la fois documentaliste et photographe. La société Edillia bénéficie de ses compétences de documentaliste depuis un an, mais Sylke n’a évoqué sa seconde spécialité que cette semaine à la suite d’un événement fâcheux, la panne soudaine de son disque dur externe de sauvegarde.
Rien de plus courant, mais aussi, rien de plus désagréable suivant le niveau de perte, c’est-à-dire, le pourcentage de données se trouvant sur ce disque sans seconde copie.
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La psychologie d’une décision appliquée à la (non) sauvegarde des données

Samedi 24 avril 2010

Dans l’article du 2 février dernier, « Le point de crise abaissé », nous avons parlé des effets de l’ergonomie sur le comportement des utilisateurs. Nous avons imaginé un point au delà duquel ceux-ci décrochaient et refusaient de faire un effort supplémentaire pour accéder à une information pourtant disponible. Nous avons parlé des éditeurs qui investissaient dans la « facilitation » de ces accès, pour familiariser l’utilisateur aux comportements de consultation sur un écran et amoindrir sa réticence à un acte d’achat.

Aujourd’hui, nous tentons de comprendre le raisonnement qui va décider l’usager à sauvegarder des données d’une manière professionnelle en particulier en s’abonnant à un service proposé par un prestataire. Nous allons tenter de faire la part dans le processus de raisonnement de ce qui relève de l’analyse objective et de la prise en compte de facteurs supplémentaires, à priori sans rapport avec la préoccupation initiale, la sauvegarde des données.

Nous posons cette question pour deux raisons :

  • On constate toujours une grande réticence à voir ses propres fichiers hébergés « ailleurs » alors que les offres se multiplient à des prix abordables.
  • Les offres les plus sérieuses ne semblent pas être les plus favorisées.
Visualisation des critères d'influence avant un acte d'achat

Visualisation des critères d'influence avant un acte d'achat

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Quel avenir pour notre patrimoine photographique ?

Mardi 20 avril 2010

Les solutions attendues pour la préservation du patrimoine photographique se trouveront dans l’édiction de méthodes, dans l’intégration des savoir-faire de dématérialisation et de partage par la communauté scientifique et dans leur transmission aux nouvelles générations de gestionnaires. La pérennité du patrimoine sera aussi assurée par une indexation structurée s’appuyant sur un modèle lié à la communication et non à l’archivage exclusivement. Enfin, l’avenir des fonds est étroitement lié à leur diffusion afin de mettre à profit une indexation collaborative et communautaire, accélérateur magnifique de la connaissance du document.

Paysage d'Italie, photographie anonyme, annéŽes 30, XXme siècle, tirage argentique, format 28x38mm. Collection Daniel Hennemand

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Sauvegarder ses photographies numériques

Mardi 6 avril 2010

Notre monde numérique exige une plus grande précision dans l’archivage de nos photographie. Des outils et des solutions existent et évoluent sans cesse. La gestion peut être réalisée par chacun ou être confiée à un prestataire. La sous-traitance semble seule garantir une régularité de sauvegarde car nous autres créatifs, ne sommes pas toujours armés ou disponibles pour veiller à ne pas manquer une étape. Chacun doit faire selon son esprit, sa culture et la confiance dans les machines ou dans les prestataires de services. Deux règles sont cependant incontournables :

[1] Il faut organiser sa production en amont de toute recopie ou sous traitance

[2] Le fonds ainsi sauvegardé doit être régulièrement surveillé

agrandir

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Gérer ses photos numériques : Organiser : archiver ses images

Lundi 14 décembre 2009

« Gérer ses photos numériques : trier, archiver, partager »

L’archivage des images numériques est devenu une tâche essentielle pour tout photographe. L’aspect négatif du sujet est que nous produisons de plus en plus de « fichiers » qu’il nous faut « répliquer » par soucis de sécurité. Les volumes gigantesques générés nous obligent, soit à collectionner les disques durs, soit à envisager de confier l’archivage à des services extérieurs. L’aspect positif est l’offre croissante qui nous est faite pour assurer ces sauvegardes sur des sites distants et ceci de manière transparente et automatique, seul moyen de ne pas oublier une procédure qui doit être périodique.

Lors de cette conférence à la Maison Européenne de la Photographie, Aziza Mercher, directrice Marketing Europe de Carbonite, nous a présenté les services de sa société. Carbonite est un des spécialistes de l’hébergement des données multimédias. Vous pouvez pour moins de 50 euros par an vous assurer de la sauvegarde automatique de vos images, sans limitation de volume. Il faut juste être convaincu de la nécessité de sauvegarder nos documents et ne pas être effrayé de confier nos chères images à des serveurs situés sur la côte Est des Etats-Unis, ce qui après tout, n’est pas plus traumatisant que de voir nos moteurs de recherche préférés archiver la totalité de nos requêtes pour nous connaître un peu plus chaque jour, mais ceci est une autre histoire!

Cliquez sur ce lien pour consulter la présentation Carbonite.

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Rendez-vous à la Maison Européenne de la Photographie, à 18 heures

Mercredi 25 novembre 2009

« Gérer ses photos numériques : trier, archiver, partager »

Je voudrais commencer cette conférence par une anecdote; on peut toujours commencer par une anecdote, cela permet de rapporter une expérience, riche de sens parfois et force de démonstration. Cela peut donner des indices sur l’approche affective de l’auteur et révéler un certain comportement empirique; tout cela, je le prends à mon compte.

Dans ma famille, après guerre, mes parents et leur amis réalisaient des prises de vues, donc produisaient des images; réunions fraternelles, événements parisiens, excursions dans les banlieues, partaient cueillir des cerises à Montmorency, visite de châteaux et d’églises, rares voyages pour les vacances.

Tout était fixé par l’objectif, pour le plaisir et l’instant présent, puis à la naissance des enfants, l’image prit un nouveau statut, on photographia pour la postérité. Aujourd’hui, les choses ont-elles changé ?

Dans mon enfance, sans trop comprendre, j’aimais feuilleter les albums qui me paraissaient magiques, plus par la poésie des objets que pour les images que je ne voyais presque pas. L’odeur du carton ancien, les pages rigides d’un beau gris sombre, les plats de couverture en faux cuir et le cordon tressé de la reliure façon embrase, tout ceci m’attirait. Je plongeais dans des boîtes pleines de pochettes en papier aux marques mystérieuses alors, Kodak, Gevaert, Agfa… Elles renfermaient les images qui n’avaient pas été retenues pour figurer dans les albums; pochettes doubles contenant les petits tirages et les négatifs. Chacune était identifiée par un titre : Bonny-sur-Loire 1962, Juan-les-Pins 1967…

45 ans plus tard, j’ai exprimé l’idée de numériser notre « patrimoine » photographique familial. Les albums un peu décatis restaient, ainsi qu’une grande boîte dans laquelle avaient été rassemblés en vrac les petits tirages initialement rangés dans ces pochettes de laboratoire. Les négatifs eux avaient été jetés. En numérisant chaque document, j’ai pu encore obtenir quelques informations de mes parents.

Que peut-on retirer de cette histoire? Tout d’abord, une simple constatation, les albums sont sains et saufs, ils contiennent un certain nombre d’informations inscrites sur les pages. Le vrac reste plus ou moins anonyme, car les séries dispersées révélaient une signification sur chacun de leurs éléments. Les négatifs, avec leur pouvoir d’agrandissement et de restauration de l’image, ont disparu. Quelques bébés joufflus et mariés émus, encadrés, plastronnent encore au dessus des têtes de lit, ils sont jusqu’à aujourd’hui préservés.

Les ensembles construits, comme les albums, paraissent mieux résister au temps; une sélection contenue dans une sorte de livre précieux inspire peut-être un respect suffisant à sa transmission aux générations futures.

Une seconde anecdote, un ami, ancien directeur des archives sonores de RTL, à la tête d’une des plus belles collections d’enregistrements politiques au monde, a entrepris un jour une démarche auprès de la représentation américaine à Paris. A des fins de recherche, il réussit à emprunter une centaine de disques 78 tours.

Une année plus tard, désirant restituer l’ensemble, il prit contact auprès de son correspondant qu’il lui répliqua que la totalité des archives sonores anciennes avait été mise sur le trottoir, car, expliqua-t-il, l’ambassade avait besoin de place. Cela lui avait même créé des ennuis auprès du service de la voirie, évidemment tout ceci était volumineux et lourd!

Le déplacement temporaire d’une archive l’avait sauvée de la destruction.

Inspirons-nous de cette histoire pour bien comprendre que l’archivage double et déporté est une garantie dans notre quête de sauvegarde; nos originaux peuvent être détruits pas toutes sortes de causes, inondation, incendie, etc. A l’ère numérique, l’hébergement ou le stockage distant sont des garanties dont nous ne devrions pas faire l’économie, à condition de comprendre les clauses d’engagement des prestataires et de connaître les véritables coûts.

Disque « Pathé Ciment »,

premier « picture disque » français, 1904, collection Daniel Hennemand 78tours.com

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le mercredi 25 novembre de 18h à 20h

à l’auditorium de la MEP

Entrée libre dans la limite des places disponibles

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Maison Européenne de la Photographie / Auditorium

5/7 rue de Fourcy, 75004 Paris

Tel : 01 44 78 75 00 Métro : Saint Paul ou Pont Marie

50 000 images à mettre au feu !

Vendredi 14 novembre 2008

Épisode 1

Madame « S » dirigeait le département multimédia de l’entreprise « T », à l’origine, fleuron de l’industrie militaire française. Treize salariés œuvraient à la communication photo, vidéo et … multimédia d’une entreprise de 50 000 salariés. Ce terme « multimédia » avait sûrement remplacé celui d’ »audiovisuel », qui lui-même avait en son temps détrôné celui de « photothèque ». J’ai rendu visite à cette dame il y a deux ans; elle semblait bien démoralisée, visiblement même dépressive, car le service était promis au démantèlement. Madame « S » venait d’être priée d’élaborer un plan social pour son équipe. À cet instant de l’histoire, l’envi de plaisanter disparaît. Le service était le dernier résident d’un siège récent ultramoderne. Curieusement, l’entreprise venait de décider de réintégrer son ancien immeuble. C’est donc un hall immense, pavé de marbre et orné de palmiers majestueux, mais couvert de poussières, que nous traversâmes pour rejoindre ses bureaux. Je passerai les détails, après quinze années d’activité, son incompréhension et la longue énumération des difficultés à vivre cette transition qui s’achèvera finalement par un essaimage. Voyons plus loin. Arguant des mérites de son service auprès de son supérieur hiérarchique, pour défendre son budget, Madame « S » avait réclamé des subsides pour optimiser la gestion de la photothèque. Vous comprenez, disait-elle à son interlocuteur, nous avons un fonds riche de 50 000 images. La réponse fut cinglante. Madame « S » s’est entendu dire que cela importait peu et que les 50 000 iraient bientôt « au feu ».

Une triste histoire que cet épisode pour rappeler combien les archives et la mémoire des entreprises sont fragiles. Mais sommes nous toujours convaincants dans la défense de nos compétences et des budgets nécessaires au développement de nos services photos ? Pensons-nous, au-delà de toute culture de photographe, de documentaliste et de passionné d’images à apporter la garantie nécessaire de « rentabilité » de la préservation et de la valorisation des fonds iconographiques ? Ces fonds sans cesse croissants, à n’y prendre garde ne deviennent-ils pas des hydres non maîtrisables, aux missions incertaines, pour des entreprises subissant dans leurs métiers des restructurations profondes?…

Épisode 2

Madame « S » m’avait communiqué les coordonnées téléphoniques de son supérieur, je le contactais donc un  mois plus tard. Sans mettre en avant des mots « suicidaires » du type « mémoire de l’entreprise », j’arrivais à échanger sur l’avenir de la photothèque et commençais à comprendre la vision d’un des directeurs adjoints de la communication d’une entreprise de plus de 50 000 salariés (tiens, une image par salarié!).

La chute est là, j’ai entendu mon interlocuteur me préciser qu’il travaillait au quotidien sur son PC avec 300 images, réparties dans des sous-dossiers et que finalement, il se demandait si cela n’était pas suffisant! Depuis, je m’interroge sur la pertinence de proposer l’entretien de fonds photographiques sans garantie de pérennité, fragilisé au gré des changements de responsables, des fusions et autres restructurations plus ou moins profondes. Contre ce genre de tempête, et tout en œuvrant pour la défense d’une certaine idée du patrimoine, ne devons nous pas au quotidien faire la promotion d’une gestion pragmatique de fonds à la volumétrie restreinte, de la portabilité des documents numériques, en adoptant des règles strictes de bonne gestion des métadonnées ?

Conseil en organisation des médias en entreprise